Surpris du ton hautain et impérieux du quidam, Guillaume sentait la moutarde lui monter au nez. Respirant profondément, il tâcha de se calmer afin de ne pas être désagréable, sachant parfaitement que son maître était intransigeant sur l'accueil réservé à ses hôtes.
Sa Seigneurie n'attendait aucun message de la Princesse de Noailles, qu'il ne connaît que fort peu, ne l'ayant jamais encontrée. Je suis certain que ce message n'est pas tant important que je ne puisse le lui transmettre. Fût-il de Sa Majesté en personne, rien n'autorise quelqu'un à exiger la présence de Sa Seigneurie de la sorte... et encore moins quand c'est fait d'un ton aussi peu conforme à la plus élémentaire courtoisie.
Eu égard au rang de la Princesse, je vais cependant voir si le Comte veut bien vous recevoir. Veuillez patienter dans le petit salon. On veillera à vous y servir une collation.
D'un geste sec, Guillaume salue l'impoli, tourne les talons et, d'un pas raide, remonte le perron menant à la grande entrée du château. Ces domestiques modernes n'ont plus aucune tenue, ni éducation. De son temps...