Arrivée... turbulante !

Ca y est on est arrivé ! Clémence on est arrivé! Réveille toi !

Lunedor tire sur la manche de la nourrice chargée de la "veiller", la grille du domaine est sous leurs yeux et la fillette a bien cru que jamais le voyage ne finirait depuis Ségur.

Bien sur au début quand maman avait annoncé que seules Aliènaure et Elisa partiraient avec elle, la petite avait boudé mais quand elle avait su qu'elle passerait les trois semaines a venir à Brassac, avec les poneys, les salles pleines de belles choses pour jouer a cache cache pis le gentil Comte...

Allez Clémence vite ! J'ai hate de voir le Comte et le poney moi !

Pis on a faim ... entonnent les jumeaux en un joyeux et bruillant concert de cris.

La voiture s'agite en tout sens, le vacarme devant bien monté jusqu'à la demeurre tant les enfants s'égosillent du temps que leur nouvelle gouvernante tente de les calmer pendant que le cocher se fait anoncer.

Guillaume était aux prises avec les comptes du domaine lorsqu'un pigeon à moitié rachitique vint atterrir sur la pile de parchemin, désorganisant les tas soigneusement élaborés par le majordome des Brassac. Guillaume attrapa l'oiseau et détacha le parchemin qu'il avait attaché à l'une de ses pattes.

Citation :

Guillaume,

Les enfants de la Comtesse de Ségur viennent passer 3 semaines à Brassac le temps que leur mère accomplisse un voyage chez nos alliés. Veillez sur moi comme s'ils étaient les miens. Je vais m'arranger pour quitter Turenne sous peu et venir m'en occuper moi-même mais cela me prendra bien encore quelques jours.

Aristote veille sur vous.
Nico de Brassac.

PS : j'aurais besoin de 3 000 écus pour rénover la galerie ouest de Turenne. Voyez ce que vous pouvez faire.

Guillaume soupira à l'idée des tornades qui allaient débouler dans sa vie bien ordonnée et l'obliger à se détourner de ses tâches habituelles si routinières. Il en était là de ses pensées lorsque la cloche du portail d'entrée retentit à plusieurs reprises.

Déjà ? Comment est-ce possible ?

Guillaume soupira et se hâta de quitter la bibliothèque pour gagner le grand portail où la voiture frappée aux armes de Ségur attendait, les cris des enfants s'entendant depuis le perron du château.
Jean ouvrait déjà le portail, invitant le cocher à entrer. Guillaume se précipita à la portière, saluant les occupants de la voiture.

Monsieur Louis, Mesdemoiselles Lunedor et Louise, Clémence.
Bienvenus à Brassac. Monsieur le Comte m'a fait prévenir de votre arrivée. Il n'est pas au domaine actuellement mais devrait arriver d'ici quelques jours. En attendant, je veillerai à ce que vous soyiez bien installés.

Bonzour maitre Guillaume ! c'est vous qui allez être comme notre gouvernante si le Comte de Tutu il est pô là ?
Clémence ! Clémence ! Le vieux monsieur il m'a appelé monsieur ! Je suis un monsieur moi ?

Les enfants chut ! Laissez donc Messire Guillaume en paix !

La jeune suivante tente de reprendre le dessus sur la marmaille comtale et sourrit à l'intendant... heureuse de l'idée d'être déchargée du poid de la surveillance exclusive de petits... anges...

Maitre Guillaume vous allez nous montrez les poneys et les chambres et les jouets ?

Monsieur Guillaume j'ai faim... on va gouter ? Maman elle a dit qu'on aurait même a manger chez le Comte de Tutu !

Louise c'est pas Tutu le nom du comte !

Ben maman elle dit comme ça elle !

Ouui mais elle a dit de pas le dire !

Lunedor pouffe de rire en saluant d'une petite révérence le serviteur des Brassac, elle a tout de même retenu quelques leçons de maintien... hélas dans la voiture il n'est pas aisé de saluer et elle se retrouve sur les genoux de Clémence,bousculant ainsi Louis qui pousse sa soeur, Louise tombant littéralement dans les bras de Guillaume

Guillaume assiste impuissant à l'envolée des petits Malemort, maudissant intérieurement son maître pour le fardeau de ces quelques jours qui vont lui paraître si longs.

Allons les enfants, laissez donc mademoiselle Clémence souffler un peu. Descendez donc de la voiture et nous allons marcher jusqu'aux écuries où je crois savoir que 3 poneys vous attendent.
Ensuite, nous irons goûter au château et je vous montrerai vos chambres. On y rangera vos affaires puis nous irons prendre un bain avant qu'un précepteur ne vienne vous donner votre leçon quotidienne.

Devant la moue renfrognée des enfants, Guillaume sourit intérieurement.*

Votre mère a laissé des instructions très strictes. Vous devez prendre vos leçons comme si vous étiez à Ségur. Monsieur le Comte y tient aussi beaucoup. Il n'aime guère les enfants turbulents qui ne savent pas leurs lettres.

Tout en parlant, Guillaume aide les 3 enfants à sortir du coche dont il referme la portière. Les prenant par la main, il les conduit le long de l'allée vers les écuries tandis que la voiture s'arrête devant le grand perron pour permettre à Clémence de descendre et de faire décharger les nombreuses malles.